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POURQUOI Charlie Brooker et Black Mirror and fascinent autant?
Quand je vivais en Angleterre, j’étais déjà fan de Charlie Brooker et de son émission Screenwipe – originellement sur la BBC puis sur Channel 4 : C’était intelligent, analytique, drôle et satirique – tout ce que j’aime.
Son Black Mirror a fait sa place dans le paysage audiovisuel et on n’’est pas prêt de l’oublier. Sa saison 7 sur Netflix est plus que très réussie et poignante.
(Si vous ne l’avez déjà pas fait, je vous invite à regarder les saisons précédentes).
La saison 7 commence sur les chapeaux de roues avec un premier épisode qui se nomme‘ Des gens ordinaires’ et qui m’a glacé le sang. Bien sûr, les personnages sont très bien écrits, l’intrigue est édifiante mais je ne pouvais pas m’empêcher de faire le rapprochement entre cette histoire et les systèmes de santé vers lesquels nous nous dirigeons.
Black Mirror ou l’univers entier de Charlie Brooker n’est pas juste une anthologie de Science-fiction – Il a créé un miroir dans lequel on a peur de se regarder dedans. Car oui, nous les humains, nous ne sommes pas souvent beaux à voir.
Bien sûr, en tant que prof de scénario et scénariste, j’analyse le travail de Brooker afin de comprendre comment la satire, le genre and la critique culturelle peut s’assembler pour former une merveilleuse narration.
1. Le genre (Science-fiction) exprime une question que l’on se pose sur le futur.
Brooker n’utilise pas la science-fiction seulement pour faire du divertissement. La science-fiction pose des questions essentielles sur notre futur. Black Mirror est une expérience sociologique.
Il mélange les ‘Et si ?’ avec les ‘Ce que nous sommes déjà’ – ce qui est effrayant.
La science-fiction n’est pas qu’un simple divertissement, c’est une loupe, un miroir magique qui nous prédit un futur possible – si on ne fait pas attention et si on ne prend pas les bonnes décisions pour le futur. Black Mirror est dystopien soit, mais c’est davantage un appel à rester sur nos gardes.
Leçon pour les scénaristes et écrivains : Le genre n’est pas un juste un divertissement – C’est une loupe. Demandez-vous: Qu’est-ce qui me préoccupe et que j’ai envie d’explorer ?
2. Ne pas avoir peur d’être un cynique
Le ton de Charlie Brooker est souvent sombre mais il est puisé sur l’observation de notre société qui souffre et qui a dû mal à gérer tous ces changements technologiques. Néanmoins son pessimisme est productif. Comme quoi être négatif n’est pas toujours négatif.
Son dada, c’est la critique de la tech, des médias et de la déconnection sociale et humaine souvent fait avec beaucoup de délicatesse et de subtilité. Un épisode à ne pas rater de la saison 7 est Eulogie – il parle de technologie bien sûr mais avant tout sa question maître est : Quelle est la place de l’humain dans cette technologie ? Ou plus précisément: comment la technologie révèle notre humanité ?
Leçon pour les scénaristes et les écrivains : On a le droit d’être en colère, sarcastique ou pessimiste si votre histoire à une vérité à dire. Essayez d’écrire un monologue du point de vue de votre personnage qui ne fait plus confiance à l’humanité : Qu’est-ce qui l’a fait souffrir ?
3. La satire est sa voix et sa voie – son empreinte digitale
In Screenwipe, Brooker utilise l’humour, la rage, et de vrais exemples pour nous faire sortir de notre état hypnotique produit par nos écrans. Il veut nous faire réfléchir, voire réagir.
Charlie Brooker nous rappelle qu’il faut être soi-même et suivre ses convictions. Et grâce à Black Mirror, il doit se rendre compte que nous sommes nombreux-ses à se poser les mêmes questions.
Cependant, il casse ses propres règles. Tous les épisodes de Black Mirror ne se terminent pas mal. Brooker parvient tout de même à nous apporter ce dont nous avons le plus besoin : de l’espoir.
Ce n’est pas parce que vous êtes un pessimiste que vous ne pouvez pas apporter de la lumière dans ce monde.
Leçon pour les scénaristes et les écrivains : Votre voix compte autant que votre intrigue. Chérissez-là.
4. Une Structure simple mais efficace
Chaque épisode de Black Mirror est presque une masterclass de narration.
- Un incident déclencheur clair
- Une escalade de conflits
- Le thème révélé dans l’action des personnages
- Une fin coup de poing
Souvent les scénaristes ou écrivains ont des problèmes avec leur structure mais elle est là pour nous aider. Elle peut être simple et efficace à la fois. Avoir un concept fort et une structure aide toujours la narration.
Exercice pour les scénaristes et écrivains : Essayez d’utiliser cette structure pour raconter votre prochaine histoire.
Conclusion :
Charlie Brooker / Black Mirror, n’est pas juste un divertissement; il nous fait s’interroger sur notre existence. Il nous rappelle que l’écriture est un outil de réflexion, de rébellion et d’ouverture sur le monde…seulement si on est assez courageux pour nous regarder… dans le miroir.
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